Saujon

La commune

L'origine est peut-être celte "sau" (sel) et "on" (eau). Le nom viendrait aussi du gallo‑romain "Salvianonem" ou "villa Salvii". La cité s'est appelée "Savion", puis "Saujean", enfin Saujon.

Le bourg est installé de part et d'autre de la Seudre, au fond de l’estuaire de la Seudre.
En amont du bourg, des alluvions fluviales tapissent le lit de la Seudre ; en aval, des alluvions marines. (les alluvions sont des dépôts de débris (sédiments), tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon ou des graviers, transportés par de l'eau courante).
Sur la rive gauche, le plateau calcaire longe la Seudre ; sur la rive droite, entre la rivière et le plateau s'intercalent des marais au milieu desquels émergent des îlots calcaires : la Grange, la Lande, l'Ilate.

Le temple

À la fin du XVIe siècle, Saujon ne comptait plus que quelques familles catholiques. La Réforme, vers 1560, avait pratiquement conquis l'ensemble de la population dont le seigneur de Saujon, Denis Pierre de Campet, très impliqué au cours des guerres de religion.

Le premier temple connu était situé près de la rue du repos, édifié vers 1605, il fut probablement détruit en 1622.

En 1633, le protestantisme est interdit à Saujon, le seigneur Samuel de Campet s'étant converti.
Il vendra sa seigneurie quelques années plus tard au Cardinal de Richelieu. Les réformés continuent d'exercer leur culte en secret au lieu-dit "le Moulin du Temple" dans la grange de "Chébouché" appartenant au sieur des Lignes (sur la route de Trignac). En 1682, un arrêté y interdira l'exercice du culte et ordonnera sa démolition.

Le temple actuel fut inauguré le 28 mars 1841.

Les thermes

Depuis 1860, la ville de Saujon est une ville thermale. La passion de servir et de contribuer au mieux‑être des personnes fragilisées sur le plan nerveux et psychologique est toujours intacte. L’eau thermale de Saujon est utilisée par voie externe et interne permet d’équilibrer le système neurovégétatif et est particulièrement efficace dans les affections psychosomatiques, les problèmes de stress et d’anxiété et les manifestations psychosomatiques. Louis Dubois, médecin généraliste de Saujon, se lance dans une activité d’hydrothérapie avec une seule cabine de douche.

Aujourd’hui ce sont deux cliniques privées, un centre thermal référent dans le domaine de la santé mentale, l’Ecole Thermale du stress qui est une structure psycho-éducative et de recherche sur le thermalisme, mais aussi plusieurs résidences et un spa thermal. Depuis, et de manière continue, ils appartiennent à la famille Dubois, de père en fils sur 5 générations.

Les thermes de Saujon, totalement spécialisées en santé mentale, ont développé des programmes de recherche et de psychoéducation, apportant des preuves scientifiques de l’efficacité du thermalisme dans la prise en charge des troubles anxieux et l’arrêt des anxiolytiques et somnifères. L’École Thermale du Stress a développé des programmes pour aider les curistes à mieux gérer leurs troubles. (burn‑out, épuisement, troubles bipolaires,…).

Les écluses

Les écluses de Ribérou dites "portes à la mer", constituent la limite entre les eaux douces et les eaux salées.
Jusqu'au XIXe siècle, l'estuaire se terminait, comme beaucoup de chenaux de la Seudre, par un moulin à marée. Celui‑ci a été transformé en écluse de chasse en 1826 afin d’évacuer les vases.

Une réfection complète en 2008, permet maintenant de vider rapidement le bassin pour limiter les inondations en amont et aussi de procéder à des chasses efficaces pour le désenvasement du port.
A cette occasion, la municipalité a mis en place une "passe à civelles", permettant à ce poisson migrateur de remonter la Seudre, malgré l'obstacle des écluses (voir panneau sur la cabane, de l’autre côté de la rue).

L'hôtel de ville

Le conseil municipal vote la construction d’une nouvelle mairie afin de remplacer l'ancienne située à l'emplacement de l'actuel hôtel des postes. Les travaux sont adjugés le 29 juillet 1880 à Anthony Chauvet, entrepreneur à Saujon qui exécute un plan d'un architecte de la ville de Libourne. La construction commence en août 1880 et les travaux sont achevés en 1882.
Le 28 février, l'hôtel de ville est inauguré par Eugène Mousnier, pour montrer la force de la république naissante. L’ancienne mairie devient alors l'école communale des filles.

L'église

L'église Saint-Jean-Baptiste, au style très sobre fut édifiée entre 1679 et 1683, sur les plans de l'architecte Jacques Guérinet. Il se compose d'un unique vaisseau flanqué de deux chapelles, le tout terminé par une abside aujourd'hui aveugle. Le plafond, voûté en anse de panier, est entièrement lambrissé depuis une campagne de restauration effectuée dans les années 1960. À l'intérieur, on peut admirer des vitraux réalisés par le maître-verrier bordelais Gustave-Pierre Dagrand, datés de 1913 à 1922, ainsi qu'une chaire de pierre et une tribune d'orgue comportant des colonnes en stuc.

Cette église renferme une curiosité : un vitrail dédié à Santa Maria de Guadalupe, la patronne du Mexique ; mais tout s'explique quand on apprend que l'ambassadeur du Mexique est venu prendre les eaux à Saujon au début du XXe siècle. L’une des cloches du XVIIe siècle est classée “Monument historique”.

Le port

Le port de la ville de Saujon s’appelle le port de Ribérou, situé tout au fond de l’estuaire de la Seudre, sur la rive gauche.

Il fut autrefois un port de commerce, considéré comme l’un des poumons économiques de Saujon depuis sa création au XIe siècle. À cette époque, il tire parti de sa proximité avec les nombreux marais salants des environs et devient une plaque tournante du commerce du sel, cet "or blanc" qui fait la richesse des pays saintongeais.
Le port est déjà très actif dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais les sinuosités de la Seudre favorisent son envasement.

Aujourd’hui, c’est un port de pêche et de plaisance qui a gardé tout son charme.

Le pont à écluses marque la séparation des eaux douces et salées.
L’écluse dans sa forme actuelle a été bâtie entre 1868 et 1869. Le bassin de retenue date de 1847 (adjudication) - 1853 (fin des travaux).
La première écluse de chasse est aménagée entre deux plans d’eau de niveau différent pour permettre de chasser les dépôts limoneux d’un plan d’eau supérieur dans un plan d’eau inférieur du Ribérou. Elle fut construite vers 1825 à l’emplacement d’un ancien moulin à marée, moulin mû par l’énergie hydraulique.
Lors des travaux de 1839‑1842, le terre‑plein de l’écluse est aménagé pour permettre le passage des véhicules. Entre 184 et 1853, l’écluse est agrandie pour obtenir des chasses plus importantes et le bassin de retenue est creusé, les murs en retour sont également construits pour raccorder l’écluse de chasse au perré.
Elle est ensuite restaurée en 1865, puis totalement reconstruite entre 1868 et 1869.

L'espèce emblématique de La Seudre a longtemps été l'anguille. Très présente jusque que dans les années 1980, elle représentait une grosse part de la biomasse du fleuve et était l'espèce favorite des pêcheurs.
La civelle, appelé "Pibale" localement, remonte depuis toujours notre estuaire pour coloniser l'ensemble du bassin. La ville de Saujon, met en place en 2009 une passe à civelles sur le premier obstacle à la mer, le barrage de Ribérou. La passe permet la montaison des civelles, anguillettes et anguilles jaunes par une rampe en pente douce couplée avec un substrat de type brosse humide adapté à l’espèce. Les anguilles utilisent leur capacité de reptation pour franchir l’ouvrage. L’amont de la passe dispose d’un piège permettant d’évaluer et de caractériser les stocks d’anguilles migrantes.

Le train des mouettes

En 1890, date d’ouverture de la ligne, il n’y avait que des chemins de terre, sur lesquels on circulait à pied, à vélo ou à cheval, mais au pas (soit 5 Km/h) ! L’arrivée du chemin de fer correspond à l’arrivée du progrès. Ce nouveau moyen de transport a permis l’essor économique du territoire en permettant aux huîtres d’être livrées plus vite et plus loin, et également de transporter les bois exploités dans la forêt de la Coubre et le sel des marais salants du bassin "Marennes Oléron". C’est toute la presqu’île qui se développe.

Aujourd’hui, la ligne fermée par la SNCF en 1980, vous accueille de nouveau entre Saujon et La Tremblade. Le train parcourt 21 km et franchit 69 passages à niveau. Après le départ de Saujon, vous passez dans 6 gares : Fontbedeau, où le train ne fait pas d’arrêt, Mornac‑sur‑Seudre où un arrêt permet de déposer ou de faire monter des voyageurs, puis Chaillevette, Arvert, Étaules ; il n’y a pas d’arrêt sur ces 2 dernières gares. Puis, enfin le terminus à La Tremblade.

Cette ligne est la dernière et unique ligne départementale encore préservée en Charente‑Maritime.

  


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