Meschers-sur-Gironde

La commune

Jusque sous Charlemagne, le bourg s’appelait "Miscaria" puis "Méchay". Le nom est formé à partir de deux mots gaulois : "mis" (mauvais) et "caria" (pierres).
Elle prend le nom de Meschers‑sur‑Gironde à la fin de l’année 1898.

Dans la première moitié du XVIe siècle et ce jusqu’au XIXe siècle Meschers fait partie des ports les plus actifs sur la rive saintongeaise de l’estuaire de la Gironde. Il est une des plaques tournantes du sel de Saintonge à destination de Bordeaux ou La Rochelle. Les habitants de Meschers s’opposent violemment dans les années 1540 à la mise en place de la gabelle, nouvel impôt sur le sel. Leur révolte est réprimée en 1548 mais la Saintonge se retrouve exemptée dès 1549. On mentionne près de 50 ha de marais salant au XVIIe siècle avec une récolte de 14 000 kg par ha (source P. Menard).

L’église

L'église Saint‑Saturnin date du XIIe siècle.
Il reste de l'ancienne église, le remarquable clocher gothique du XVe siècle inscrit aux Monuments Historiques et quelques vestiges du XIIe siècle.

Reconstruite à plusieurs reprises au cours des siècles, elle s'inspire du néo‑classicisme ; sa sobriété n'est pas sans rappeler les temples protestants de la région, à commencer par celui de Meschers.
Le clocher, évoquant le clocher de l'abbaye de Sablonceaux se dresse sur le côté gauche de la façade : il s'agit de la partie la plus ancienne de l'édifice, la seule à avoir réchappé aux destructions menées au cours des siècles. La souche (partie basse) est romane, et date du XIIe siècle. La partie supérieure a été refaite à partir de 1480, année de reconstruction de l'église.

Les grottes troglodytiques

Meschers offre un paysage admirable de conches ceinturées de hautes falaises de calcaire disposées sur deux étages formant un réseau de cellules auxquelles on accède par des couloirs et des escaliers et offrant une vue imprenable sur l’estuaire de la Gironde.

Les grottes troglodytiques furent d’anciennes habitations privées, des cachettes et repaires de pirates, et même des guinguettes. Elles sont suspendues à flanc de falaises, et aujourd’hui sont devenues des musées qui recèlent bien des trésors… laissez‑vous conter les légendes anciennes de ces mystérieux refuges.

Complémentaires, Régulus comme Matata sont aujourd’hui un lieu emblématique du département de la Charente‑Maritime.

Dotées d’un riche patrimoine historique, les falaises accueillant ces grottes sont qualifiées de vives car encore en contact avec l’estuaire, à la différence de celles de Mortagne-sur-Gironde. Les conditions très rudes que subissent ces falaises (pente, vent, embruns salés, etc.) n’empêchent pas leur colonisation par une végétation adaptée à cet environnement, comme l’Iris maritime (Iris spuria subsp. maritima) ou la Pâquerette pappuleuse (Bellis pappulosa), espèces rares et menacées. Difficiles d’accès pour celles non aménagées, les grottes offrent ainsi des zones de quiétude pour la faune, notamment pour les chauves-souris, toutes protégées et dont la population a baissé de 30 à 70 %, selon les espèces, en 25 ans dans l’ex‑région Poitou‑Charentes !

Le port

Le port se situe au sud de la commune, à la jonction entre la corniche de falaises, l'anse de Dau et les marais. Un avant‑chenal long de 250 mètres le relie à l'estuaire de la Gironde, à travers les vases. Il donne accès à un chenal, équipé de quais sur la rive droite, et d'une jetée en pierre sur la rive gauche.
C’est au début du 19e siècle qu’il sera demandé un aménagement pour faciliter le commerce et la navigation, grâce à des travaux successifs.
Dans l'Entre‑deux‑guerres, le port de Meschers est un des points de départ de la pêche à l'esturgeon qui, avec la préparation du caviar, fait jusque dans les années 1960 la fortune des petits ports estuariens.

D’ici, s’offre à vous une vision panoramique sur le banc de Dau, changeante selon les marées. L’estuaire de la Gironde est l’une des principales voies de migration des oiseaux et les vasières, comme celle devant vous, sont indispensables pour les milliers d’oiseaux qui y transitent. Les vasières sont des réservoirs d’alimentation hors norme : la production annuelle de biomasse dans les vasières est parmi les plus fortes de la planète, supérieure même à celle des forêts tropicales d’Amazonie ! Pour avoir des conditions optimales d’observation des Tadornes de Belon, grands Gravelots, Courlis, Pluviers, Aigrettes garzette ...rendez-vous à la mi marée ! Et scrutez bien la surface de la vase, vous pourriez voir des empreintes de Loutre fréquentant les marais de Bardécille plus à l’Est de la commune et venant chasser à marée basse sur le banc de Dau.

  


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