Ronce-les-Bains
La commune
Au sud de la pointe des herbes, protégée par l'île d'Oléron, se trouve la petite station balnéaire de Ronce‑les‑Bains. Elle n'est encore que le "satellite balnéaire" de La Tremblade.
Dès sa création en 1860, son aménagement est planifié. Deux artères parallèles à la plage sont tracées et reliées par des routes perpendiculaires qui desservent les chalets. La station conserve de cette époque un brise‑lames en pierre de taille maçonnée qui protège les villas bâties en première ligne.
La plage est équipée d'une cale embarcadère construite sur pilotis. Les piliers sont des I.P.N. (poteaux) métalliques et le tablier est en bois. Il remplace l'ancien embarcadère en bois.
Sous le Second Empire, le tourisme balnéaire se développant, on a l'idée de “lancer” la plage de Ronce, petit hameau proche de la Tremblade. On construit une route d'accès, on édifie une rue centrale et une place dans ce hameau qui deviendra “Ronce‑les‑bains”. La vieille église s'avérant trop petite, on construit une nouvelle église qui sera consacrée le 21 juin 1894.
L’établissement des Bains de Mer en contrebas dont la direction fut alors confiée au docteur Brochard qui fit l’éloge, dans ses publications scientifiques, de la station et de ses vertus thérapeutiques, notamment pour les enfants. Il contribua ainsi à l’attractivité de Ronce‑les‑Bains qui n’allait plus se démentir et que la devise "qui m’approche ne me quitte" a traduit à tout jamais.
L'important centre de recherche de l'IFREMER a ses laboratoires se trouve au Mus‑de‑Loup.
L’Ifremer étudie les mollusques marins (huîtres plates, huîtres creuses, moules, palourdes, coques…) et s’intéresse aux écosystèmes littoraux et aux mollusques marins. Les équipes mènent des recherches dans les domaines de la génétique, de la santé et de la physiologie des bivalves, de l’écotoxicologie, des méthodes.
Les villas
Ronce n’a pas d’unité architecturale et son originalité tient en l’extrême diversité de son patrimoine bâti depuis les "chalets" entièrement en bois ou presque et dont il ne reste que de rares témoins, jusqu’aux constructions modernistes voire "futuristes" des années 1950, qui témoignent de la créativité inspirée de la reconstruction de Royan, en passant par les castels rococo de la belle époque et la vogue particulièrement développée à Ronce du "néo basque" à partir des années 1930.
A ne pas manquer...
A la fin de l’hiver, la floraison des mimosas embaumera votre balade et à la belle saison aux senteurs de pin, ces villas vous charmeront...
Villa Beauséjour
Autre époque, autre style !
"Beauséjour" est le prototype même de la villa balnéaire du début du XXe siècle.
L’élancement de la construction et ses ouvertures aux dimensions importantes pour la plupart, orientées vers l’océan, devaient permettre de profiter de l’air marin.
Mais plus encore, elle évoque l’architecture balnéaire régionale qui s’est particulièrement développée sur la côte charentaise entre La Rochelle et Royan.
La Chapelle, villas "Gaston" et "Saint‑Louis"
La chapelle de Ronce qui dès l’origine de la station était en bois et se situait sur le brise lame. La construction de la chapelle actuelle date de 1898 à l’initiative de l’abbé Fanton. Elle a été agrandie en 1954. Séparant les allées des Marguerites et de la Chapelle, alignées l’une contre l’autre, les villas "Gaston" et "Saint‑Louis », de plain-pied et à un seul niveau étaient, dès leur construction dans les années 1920, des villas dites journalières aux dimensions modestes et disposant d’un confort très rudimentaire.
Cependant leur style est tout à fait caractéristique des fameux chalets ronçois qui se sont répandus à l’époque.
Villas "Le rêve", "Hélène", "Gabrielle"
Trois villas parmi les plus emblématiques de la station et de l’époque de leur construction.
"Le Rêve" est en soi tout un programme. Son volume étroit et son relatif élancement correspondent à la villa balnéaire. Mais ses modestes dimensions ainsi que son style, ses éléments décoratifs influencés par l’art nouveau sont typiques de l’architecture balnéaire qui s’est développée au lendemain du premier conflit mondial.
En face du "Rêve", "Hélène" est la plus ancienne, elle date de 1874 et évoque pleinement dans son parc arboré, les castels rococos dont la façade principale est encadrée par deux pignons symétriques. Elle était surmontée de 2 tourelles qui ont disparu par la suite. En revanche, la véranda a été ajoutée devant la façade dans les années 1920.
Face à "Hélène", à côté du "Rêve", "Gabrielle", bien que plus récente puisqu’elle date de 1894, est étroitement associée à l’histoire de Ronce. Gabrielle Belle était l’épouse de Jules Favier, grand nom de l’histoire locale qui fut un des principaux promoteurs de la station en cette fin de XIXe siècle, qui édifia cette demeure dont le style assez rare sur la côte charentaise, les vastes ouvertures à meneau et la présence de la brique évoquent les manoirs écossais.
Un meneau
est un élément structural vertical en pierre de taille, bois ou fer qui divise la baie d'une fenêtre ou d'une porte.
Villas "Julienne" et "Les Tilleuls"
Sur le même côté que la villa Gabrielle à une vingtaine de mètres, la villa "Julienne" est aussi représentative de l’architecture ronçoise avec sa tourelle octogonale et son double escalier qui accède par le perron de l’entrée principale, à l’étage noble. A une vingtaine de mètres en face, la villa "Les Tilleuls" est typique du chalet landais qui s’est développé sur Ronce dans les années 1920.
Après la première guerre mondiale, une communauté landaise importante s’est établie sur Ronce qui contribua à l’exploitation économique de la forêt. Sur le côté opposé aux "Tilleuls", suivent une série de petites villas qui valent le coup d’œil, souvent d’un seul niveau et de plain-pied face à la mer, qui étaient au moment de leur construction dans les années 1920, des villas journalières, souvent construites par des locaux et dont le confort était rudimentaire.
Hôtel "Le Grand Chalet", chalet "Colibri"
Cet emplacement est particulièrement stratégique pour le développement de Ronce‑les‑Bains. En effet, il est situé au débouché de la première route d’accès carrossable depuis La Tremblade.
Le chalet "Colibri", "Anchoine" à l’origine, l’un des tous premiers de Ronce, qui date de 1860 et construit précisément pour Perraudeau de Beaufief. Elle est adossée à une tourelle circulaire originale.
En face, l’hôtel Grand Chalet fondé également par Perraudeau de Beaufief avait déjà à l’origine une fonction hôtelière mais de surcroît, il jouxtait le casino de la station jusqu’à la seconde guerre mondiale où se réunissaient les membres de la société des bains de mer. En contrebas, ouvert sur la plage, l’établissement de bains de mer était dirigé initialement par le docteur Brochard.
Villa "Le Kichalain"
Au-delà du "Grand Chalet", à partir des années 1920, la station s’est développée notamment vers la plage de la Cèpe.
A une vingtaine de mètres du "Grand Chalet", le "Kichalain" est l’un des premiers chalets basques de Ronce datant de 1935. Celui-ci est par sa taille et son volume, particulièrement abouti. Le style néo basque va particulièrement se développer sur Ronce dans les années 1950 sur des volumes plus modestes.
Villas "Edja" et "Violette"
L’allée du petit lac qui permet d’accéder à ces villas tire son nom du fait qu’à cet endroit se situait, en dessous du niveau de la mer, un étang de fond de lède dans une dépression inter dunaire, qui a été aménagé par la société des bains de mer dès la fondation de la station en tant que lieu de loisirs et de promenade en face du grand chalet. Il a été comblé après la première guerre mondiale pour permettre le développement de Ronce.
Au bout de l’allée, la villa "Edja", excentrée, mérite le détour car elle est sans aucun doute une des villas les plus intéressantes de Ronce. En effet, par son nom que l’on croirait tiré de l’œuvre d’André Breton, ses motifs en mosaïque incrustés en façade et ses ouvertures mauresques, elle symbolise l’orientalisme qui va inspirer l’architecture balnéaire dans les années folles. En face, datant de la même époque, "Violette" a de belles ouvertures représentatives de l’art nouveau.
© CARA 2022