Saint-Augustin
L'église
L'ancienne église de Saint‑Augustin, de fondation médiévale, se trouvait dans le quartier du Bourg, sur une petite éminence rocheuse qui dominait autrefois le golfe du Barbareu et un petit port de pêche. Conformément à la tradition, elle était entourée d'un petit cimetière. Dépendance de l'abbaye Saint‑Étienne de Vaux, elle se trouve dans un état de délabrement avancé au début du XIXe siècle, et nécessite de profonds travaux de restauration que la commune ne peut financer.
En marge du centre paroissial, le logis du Breuil est alors une ancienne demeure noble qui possède, comme beaucoup d'autres domaines, une chapelle privée. Cette dernière, qui date du XVIIIe siècle, est agrandie en 1843. La propriétaire du domaine, Mme Manes, accepte de faire don de la chapelle à la seule condition qu'elle obtienne de l'épiscopat le statut d'église paroissiale. Cette condition ayant été acceptée, la procédure de donation est engagée le 26 novembre 1858 et le 2 août 1859, elle devient propriété de la commune.
Des travaux sont immédiatement engagés, sous la direction de l'architecte Sauvion, avec notamment la construction d'une nouvelle façade d'inspiration classique avec fronton triangulaire à denticules, et un petit campanile. L'intérieur, d'une grande sobriété, forme un vaisseau unique éclairé de grandes baies en plein cintre, qui se prolonge par une abside hémicylindrique. Le plafond, entièrement lambrissé, est en anse de panier. Le maître‑autel, d'inspiration baroque, est encadré de plusieurs statues (Sainte Jeanne d'Arc, Saint Michel, Sainte Thérèse). Une grande chaire en bois est accolée au mur. Il ne subsiste plus de traces de l'ancienne église romane, qui, devenue inutile, a été entièrement démolie et ses matériaux réemployés.


Le temple
La Réforme s'implante très tôt dans la presqu'île d'Arvert, région possédant de nombreux ports où marins et commerçants en provenance de l'Europe du Nord véhiculent les idées nouvelles. Cependant, au milieu du XIXe siècle, la commune ne dispose toujours pas de temple, et les fidèles protestants doivent faire plusieurs kilomètres, souvent à pied, jusqu'au temple de Vaux (paroisse à laquelle ils sont rattachés).
Une souscription est lancée en 1857 et 2500 francs sont finalement réunis, permettant d'envisager la construction d'un lieu de culte dans la commune. Le terrain, un ancien cimetière protestant, est cédé par la commune. Les travaux sont confiés à l'architecte Sauvion, qui avait déjà œuvré à la modernisation de l'église quelques années plus tôt, d'où une certaine ressemblance entre les deux édifices. Il est ouvert au culte en 1862.
Le temple, édifié au lieu‑dit Charosson, forme un vaisseau unique éclairé de grandes baies et est doté d'une façade en pierre de Thénac percée d'une porte d'inspiration gothique et, au niveau supérieur, d'un oculus souligné par un bandeau sculpté.
Le Gisant
Situé à côté du temple protestant, ce trésor artistique représente un soldat rappelant le poème “Le dormeur du Val” de Rimbaud.
Niché à quelques encablures du temple protestant de Saint‑Augustin, ce “gisant”, réalisé en marbre blanc, est l’œuvre du sculpteur Malterre de Saujon. Cette sculpture grandeur nature représente un soldat de la classe 1870, immobile dans la paix éternelle, son uniforme et son équipement fidèlement reproduits, et son képi tombé à ses pieds, rappelant le célèbre poème Le dormeur du Val, de Rimbaud.


Ce gisant est une représentation de Justin Élie Lecler, né le 10 septembre 1850 à Saint‑Augustin. Ce jeune homme, soldat durant la guerre franco‑prussienne, est décédé le 20 février 1871 à Ornans, dans le Doubs, loin de sa terre natale et de ses parents, Élie Lecler et Adèle Delidon. Trois épitaphes gravées sur le tombeau racontent son histoire et ses derniers moments.
Élie Lecler, père de Justin, avait déjà marqué l’histoire locale en cédant un terrain pour le cimetière public protestant, bien que peu utilisé par la suite. À la mort de leur fils, Élie et Adèle ont fait ériger ce tombeau inhabituel dans le cimetière familial.
Une œuvre restaurée par des élèves du lycée de l’Atlantique
Ce gisant a traversé le temps, mais au début des années 2000, le cimetière où il se trouvait était en piteux état, envahi par les ronces et la végétation, attirant même les pilleurs de pierres. Face à cette situation, la commune de Saint‑Augustin, avec l’appui de DRAC et de l’Église réformée Saintonge‑Océan, a décidé de déplacer le tombeau à côté du temple, pour le protéger et le restaurer.
Les professeurs et étudiants du lycée de l’Atlantique de Royan, spécialisés en taille de pierre, ont participé à cette restauration. Ils ont remplacé les éléments manquants et redonné au gisant sa splendeur d’antan. Aujourd’hui, une procédure est en cours pour classer l’œuvre au titre des monuments historiques, garantissant ainsi sa préservation.

Stèle funéraire, Le Gisant, Saint‑Augustin © CARA, 1999

Stèle funéraire, Le Gisant, Saint‑Augustin © CARA, 2009
Vue sur le marais - Pupitre
Situé au centre de la presqu'île d'Arvert, le marais est l'héritage d'un ancien golfe marin, baptisé golfe d'Arvert puis golfe ou étang de Barbareu, qui s'étendait sur une grande partie de la presqu'île il y a encore quelques siècles. La fermeture de son principal exutoire (Bréjat) au XVe siècle à la suite de la remobilisation des sables dunaires a entraîné son comblement progressif. L’hiver, lorsque les eaux couvrent les marais, cette partie de Barbareu ressuscite pour quelques semaines jusqu’à ce que l’eau soit pompée et déversée dans la Seudre (passe de Chalézac).


Les petits ponts
Les canaux datent du 17e siècle au moment où l’assèchement de l’étang de Barbareu fut suffisamment avancé et converti en prairie‑marais. Au vu de la technique utilisée pour les pierres de taille, les ponts en forme d’arcs ont été construit entre le 18e et 19e siècle. Ils permettent de faire rentrer les bêtes dans les champs. L’élevage est principalement bovin.
Le marais - Vue des Aubuges
Le marais est essentiellement composé de prairies humides servant au pacage des bovins. Sillonnées de canaux, elles conservent une flore riche et diversifiée. L'iris jaune, l'hottonie des marais, le phragmite, la cardamine s'y épanouissent.
La faune, particulièrement riche, est composée de nombreux amphibiens, parmi lesquels la cistude d'Europe, le triton palmé, le triton marbré, le crapaud commun, la rainette méridionale, la grenouille agile et la grenouille de Pérez. La classe des mammifères est représentée par le ragondin, la loutre et la genette. Les principales espèces d'insectes répertoriées sur le site sont les papillons, les abeilles, l'araignée d'eau ou la punaise aquatique. L'avifaune, enfin, est bien représentée et de nombreux oiseaux sont facilement observable avec des jumelles : cigognes, busard des roseaux, milan noir, phragmite des joncs, rousserolle effarvatte ou encore cisticole des joncs y prédominent.
La forêt
Aux portes de la forêt domaniale de la Coubre et de la forêt des Combots d’Ansoine, espaces naturels protégés et principaux poumons verts du Pays Royannais, Saint‑Augustin est la seule commune du canton de La Tremblade à ne pas avoir de débouché maritime ou fluvial. En revanche, elle possède une immense forêt de chênes et de pins maritimes, lieu privilégié de découverte de la nature.
Le massif forestier de la Coubre couvre aujourd’hui près de 8 000 hectares. Son rôle essentiel est avant tout de contenir l’invasion et les mouvements des sables dans la presqu’île d’Arvert. C’est la plus grande forêt domaniale de Charente‑Maritime. Les essences qui la composent sont essentiellement le pin maritime et le chêne vert, dans une moindre mesure le chêne pédonculé. La forêt de la Coubre abrite une faune variée avec notamment de grands ongulés sauvages comme le cerf élaphe, le chevreuil ou les très nombreux suidés, mais aussi plus furtivement, des espèces à fort intérêt patrimonial comme la trop rare Cistude, unique tortue d’eau douce autochtone. L’ensemble du site relève du régime Forestier. Il est géré par la communauté d’agglomération Royan Atlantique en lien avec l’ONF.


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