Saujon

La commune

L'origine est peut-être celte "sau" (sel) et "on" (eau). Le nom viendrait aussi du gallo‑romain "Salvianonem" ou "villa Salvii". La cité s'est appelée "Savion", puis "Saujean", enfin Saujon.

Le bourg est installé de part et d'autre de la Seudre, au fond de l’estuaire de la Seudre.
En amont du bourg, des alluvions fluviales tapissent le lit de la Seudre ; en aval, des alluvions marines. (les alluvions sont des dépôts de débris (sédiments), tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon ou des graviers, transportés par de l'eau courante).
Sur la rive gauche, le plateau calcaire longe la Seudre ; sur la rive droite, entre la rivière et le plateau s'intercalent des marais au milieu desquels émergent des îlots calcaires : la Grange, la Lande, l'Ilate.

Le port

Le port de la ville de Saujon s’appelle le port de Ribérou, situé tout au fond de l’estuaire de la Seudre, sur la rive gauche.

Il fut autrefois un port de commerce, considéré comme l’un des poumons économiques de Saujon depuis sa création au XIe siècle. À cette époque, il tire parti de sa proximité avec les nombreux marais salants des environs et devient une plaque tournante du commerce du sel, cet "or blanc" qui fait la richesse des pays saintongeais.
Le port est déjà très actif dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais les sinuosités de la Seudre favorisent son envasement.

Aujourd’hui, c’est un port de pêche et de plaisance qui a gardé tout son charme.

Le pont à écluses marque la séparation des eaux douces et salées.
L’écluse dans sa forme actuelle a été bâtie entre 1868 et 1869. Le bassin de retenue date de 1847 (adjudication) - 1853 (fin des travaux).
La première écluse de chasse est aménagée entre deux plans d’eau de niveau différent pour permettre de chasser les dépôts limoneux d’un plan d’eau supérieur dans un plan d’eau inférieur du Ribérou. Elle fut construite vers 1825 à l’emplacement d’un ancien moulin à marée, moulin mû par l’énergie hydraulique.
Lors des travaux de 1839‑1842, le terre‑plein de l’écluse est aménagé pour permettre le passage des véhicules. Entre 184 et 1853, l’écluse est agrandie pour obtenir des chasses plus importantes et le bassin de retenue est creusé, les murs en retour sont également construits pour raccorder l’écluse de chasse au perré.
Elle est ensuite restaurée en 1865, puis totalement reconstruite entre 1868 et 1869.

L'espèce emblématique de La Seudre a longtemps été l'anguille. Très présente jusque que dans les années 1980, elle représentait une grosse part de la biomasse du fleuve et était l'espèce favorite des pêcheurs.
La civelle, appelé "Pibale" localement, remonte depuis toujours notre estuaire pour coloniser l'ensemble du bassin. La ville de Saujon, met en place en 2009 une passe à civelles sur le premier obstacle à la mer, le barrage de Ribérou. La passe permet la montaison des civelles, anguillettes et anguilles jaunes par une rampe en pente douce couplée avec un substrat de type brosse humide adapté à l’espèce. Les anguilles utilisent leur capacité de reptation pour franchir l’ouvrage. L’amont de la passe dispose d’un piège permettant d’évaluer et de caractériser les stocks d’anguilles migrantes.

Le train des mouettes

En 1890, date d’ouverture de la ligne, il n’y avait que des chemins de terre, sur lesquels on circulait à pied, à vélo ou à cheval, mais au pas (soit 5 Km/h) ! L’arrivée du chemin de fer correspond à l’arrivée du progrès. Ce nouveau moyen de transport a permis l’essor économique du territoire en permettant aux huîtres d’être livrées plus vite et plus loin, et également de transporter les bois exploités dans la forêt de la Coubre et le sel des marais salants du bassin "Marennes Oléron". C’est toute la presqu’île qui se développe.

Aujourd’hui, la ligne fermée par la SNCF en 1980, vous accueille de nouveau entre Saujon et La Tremblade. Le train parcourt 21 km et franchit 69 passages à niveau. Après le départ de Saujon, vous passez dans 6 gares : Fontbedeau, où le train ne fait pas d’arrêt, Mornac‑sur‑Seudre où un arrêt permet de déposer ou de faire monter des voyageurs, puis Chaillevette, Arvert, Étaules ; il n’y a pas d’arrêt sur ces 2 dernières gares. Puis, enfin le terminus à La Tremblade.

Cette ligne est la dernière et unique ligne départementale encore préservée en Charente‑Maritime.

  


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