L'Éguille-sur-Seudre
La commune
Le bourg s'est appelé autrefois Acus, puis Agulhe, Aiguille, enfin L'Éguille. La commune de 550 hectares se trouvait, à l'origine sur une île calcaire entourée d'alluvions marines. Sa forme effilée est, sans doute, à l'origine de son nom. Aujourd'hui presqu'île, elle se situe à la confluence de la Seudre au Nord, du chenal du Liman au Sud.
Le nom de la commune viendrait du mot latin "Acus" qui signifie pointe, aiguille.
L'Éguille fut mentionnée pour la première fois en 1219, à cette époque, l'économie était basée sur l'exploitation du sel. Le sel de Saintonge est réputé et en particulier le Blanc de Liman qui est récolté entre Mornac‑sur‑Seudre et L'Éguille.
Au XIXe siècle, les habitants abandonnent l'exploitation du sel au profit de l'ostréiculture.
Le château
À sa construction en 1715, le château comportait deux tours. À la révolution, il est distribué à la population en petits lots pour devenir un ensemble d'habitations. Dans les années 1950, le conseil municipal vote la destruction de son pigeonnier qui empiétait sur la départementale (actuellement la Grand' Rue) menant à Royan et gênait la circulation touristique. Les pierres foncées que l'on remarque sur la façade de la tour sont des pierres de lave. Elles servaient à l'aller de lestage aux bateaux qui une fois leur cargaison chargée les laissaient sur place n'en ayant plus besoin. Elles étaient alors utilisées à la construction des maisons. En le contournant par la droite, juste avant d'emprunter le petit passage couvert à votre gauche, vous pourrez apercevoir une gargouille.
La pointe
La pointe doit son nom à sa forme due à la confluence de la Seudre, à droite, avec son affluent le Liman. Dès le XIIIe siècle, son paysage a été façonné par les marais et leurs canaux d'irrigation dont l'utilité première était la production de sel. Celui du Liman était considéré comme le plus beau et le plus blanc de toute la région. À partir du début du XVIIIe siècle (vers 1730), ils sont progressivement utilisés comme claires d'affinage et de verdissage des huîtres. À cet endroit, vous avez une superbe vue sur les villages alentours, de Mornac sur votre gauche jusqu'à Nieulle en passant par le clocher de Marennes.
Les marais de la Seudre présentent une eau saumâtre, au niveau de la pointe de l’Eguille, les gradients de salinité variant, cela participe à offrir une mosaïque de milieux et d’habitats naturels. Entre terres mouvantes et eaux changeantes, en "rasant les bords", observant "flore et faune", vous pourrez aussi mieux cerner les activités humaines du marais : des activités traditionnelles ou en mutation nouvelle telle l’ostréiculture avec l’affinage des huitres en claires dont l’origine remonte en cette région, au XVIIIe siècle.
Le marais de la Seudre : un milieu fait d’argile, de végétation marine et d’eau de mer. Mais un milieu ici domestiqué, façonné par des générations humaines depuis l’époque médiévale.
Un labyrinthe de chenaux et de ruissons navigables entre plein mer et mi‑marée.
Des paysages tout en mosaïques où la lumière vient autant du sol que du ciel. Ils sont construits pour les cultures marines, hier le sel, aujourd’hui l’huitre affinée et les élevages de l’aquaculture aux saveurs du terroir.
L'église
L'édifice est de plan simple, comprenant une nef avec voûte de plâtre, terminée par une abside semi‑circulaire un peu plus étroite. Les vitraux qui éclairent l'église sont l'œuvre d'un maître‑verrier auvergnat nommé Baratte. La façade est couronnée par un fronton triangulaire, où est insérée une horloge. Le clocher est surmonté d'une flèche en ardoise.
(Source : Musée du patrimoine du pays royannais)
L'église Saint‑Martin a été reconstruite en 1845, à l'emplacement de celle de 1307 considérée comme trop petite. Le cimetière qui l'entourait est alors déplacé à l'extérieur du village. Le "Saint‑Martin", ex‑voto du milieu du XIXe siècle, est un trois‑mâts de bois peint. Chaque année à l'occasion de la fête des marins et des laboureurs, il était porté en procession du port à l'église.
Le port
Entièrement pavé, l’Éguille est le premier port à l’est du bassin ostréicole de Marennes‑Oléron. L'ostréiculture en constitue la grande activité. C’est évident sur l’eau avec les bateaux ostréicoles mais également sur les deux quais avec les "cabanes" et au-delà avec les claires d’affinage. L’Éguille met en valeur son patrimoine dans ce domaine avec les cabanes des quais et notamment la Cabane du Patrimoine. Cette cabane typique a été réaménagée en lieu d’expositions d’artistes et artisans. Le port est le résultat de la volonté farouche des éguillais. Dans les années 1820, le petit ruisson de la Brande s'étant comblé au fil des ans, les habitants décidèrent de construire eux-mêmes un port et se battirent administrativement pour obtenir gain de cause. Grâce à eux, L'Éguille bénéficie du seul port protégé par des perrés (revêtement en pierres) donnant directement sur le début de l'estuaire de la Seudre, ce qui le rend pittoresque et fait notre fierté. Il est bordé d'anciennes cabanes en bois mais aussi de plus récentes en dur où sont effectués certains travaux ostréicoles. Quelques‑unes ont été réaménagées en restaurant ou servent de lieu d'expositions.
L’Éguillaise
L’Éguillaise, est à l’origine une baleinière‑école en bois de 7 mètres, née en 1955. Elle a commencé sa carrière à l’arsenal de Cherbourg et, après diverses pérégrinations, elle a élu domicile dans le petit port de L’Éguille où elle "coule" une retraite paisible au sein de l’association Voile et Nature. Compagne fidèle des adhérents dans leurs randonnées sur la Seudre et ses chenaux, elle réunit aussi chaque année une équipe de valeureux participants à la "Remontée de la Seudre".
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